Question posée en réunion publique :
Premièrement, l’augmentation du trafic d’environ 20%, pour une commune comme Fretin aura des impacts conséquents, notamment sanitaires. Deuxièmement, lors du vote de la nouvelle procédure RNAV par l’ensemble des communes du SIVOM Grand Sud, il était convenu que les avions devaient décoller et prendre de la hauteur le plus rapidement possible pour entamer leur virage au plus loin des habitations afin de réduire l’impact. De plus, en 2016, la commune de Fretin a connu une période de baisse de l’impact sonore, en partie car les avions volaient plus haut et plus loin derrière la voie ferrée et vers l’autoroute. Néanmoins, quelques mois après, à la suite d’une CCE où les élus de Fretin n’étaient pas présents, la trajectoire a de nouveau été décalée sur Fretin alors que seulement une quinzaine de personnes était impactée à Péronne. Pouvez-vous nous donner plus d’information sur ces procédures ? De nouvelles procédures sont-elles envisagées au vu de l’augmentation du trafic à venir ?
Pouvez-vous installer un couvre-feu ?
Réponse apportée en réunion publique :
En 2016 la nouvelle procédure RNAV a été mise en place. Néanmoins, il a été constaté dès les premiers mois que les trajectoires étaient décalées vers l’Est par rapport au mandat initial qui avait été donné par la CCE en 2014 (éviter les centre-bourgs). Le tracé donné par le mandat devait ainsi être situé à mi-chemin entre l’autoroute et la voie ferrée.
Lors de la mise en œuvre en 2016, les trajectoires effectivement suivies par les avions étaient décalées sur l’autoroute mais débordait et survolait Louvil, Péronne-en-Mélantois, et le centre-bourg de Genech. En effet lors de cette période, l’ancien exploitant a noté une baisse des plaintes des riverains de Fretin, mais une forte augmentation des plaintes à l’Est de l’autoroute. Alors, en CCE, il a été demandé à la DGAC de revenir sur le mandat initial et de réviser la trajectoire.
Toutefois, la DGAC est ouverte à la discussion concernant les trajectoires. La DGAC a conscience des nuisances sonores perçues par les habitants de Fretin, et tente de les réduire au maximum. En effet, sur la problématique des trajectoires vers l’Est, et l’impact qu’a eu la mise en place de la procédure RNAV, le faisceau de décollage était plus large avant la mise en place de cette procédure, générant des réclamations de Fretin à Péronne.
Trajectoires « conventionnelles » avant 2016 :
Trajectoire GPS actuelle :
Ce faisceau s’est resserré grâce aux trajectoires GPS ; en revanche, cela concentre davantage les nuisances sur un secteur. Le retour d’expérience acquis amène les services de l’Aviation Civile à travailler sur de nouvelles trajectoires. La DGAC est en contact avec le Secrétaire Général adjoint de la Préfecture, qui est ouvert à la réalisation de nouvelles études sur les trajectoires de départ de la partie Est. Concernant la réduction du faisceau de trajectoires, même en le faisant passer au-dessus de l’autoroute, celui-ci mesurant 500 mètres de largeur, il débordera de la structure autoroutière faisant 30 à 40 mètres de large.
Ainsi, un travail sera engagé au sein de la CCE, potentiellement au sein d’un comité permanent. Plus largement, les habitants pourront présenter, en séance publique, leurs revendications. De plus, des études sont d’ores et déjà en cours concernant la procédure de décollage face à l’Est. Dans les faits, si une procédure au-dessus de l’autoroute est proposée, elle sera soumise à l’avis de la CCE avant de pouvoir être mise en application. De fait, la problématique principale, en termes de navigation aérienne, est de s’assurer de la sécurité des vols avec la prise en compte de l’environnement autant que possible.
Enfin, deux types de procédures de réduction du bruit peuvent s’appliquer selon l’urbanisation autour d’un aéroport. La première consiste à faire voler les avions à moteur réduit à basse altitude assez longtemps, et la seconde consiste à faire monter en altitude les avions le plus rapidement possible avec les moteurs poussés au maximum. La seconde option a été choisie en 2012. Dans les procédures, la DGAC demande un minimum de pente de montée, et le constat est qu’aujourd’hui les compagnies aériennes détenant des flottes récentes d’avions vont au-delà de cette pente minimum. Au niveau de la montée initiale des avions, la DGAC est attentive à toutes les nouvelles mesures qui pourraient être imposées à un avion. Cette procédure pourra faire l’objet d’un échange à la prochaine CCE.
Compléments apportés par ADL après la réunion :
A propos de la mise en place d’un couvre-feu. En 2019 il y a eu 1701 mouvements entre 22h et 06h, soit en moyenne 4 à 5 mouvements par nuit (1 mouvement est soit une arrivée soit un départ). Nous avons la volonté de ne pas développer les vols de nuit. C’est la raison pour laquelle une politique tarifaire incitative est mise en place en la matière dès le 1er Janvier 2021. Nous avons récemment mis en place un nouveau plan tarifaire qui pénalise les avions qui atterrissent entre 22h et 6h (60% de plus que le tarif normal). De plus, pour inciter les avions à ne pas voler la nuit, le parking nocturne des avions deviendra gratuit, ce qui est une particularité de notre aéroport. Ainsi, les hypothèses de trafic associées au projet de modernisation ne prévoient pas d’augmentation du nombre de vols de nuit.
Par ailleurs, il faut noter qu’au-delà des vols commerciaux, l’ouverture actuelle 24 heures sur 24 de l’aéroport permet d’accueillir d’autres types de vols, notamment les vols d’urgence sanitaires ou les vols de transport de transplants d’organes. Compte-tenu de ces éléments, la mise en place d’un couvre-feu ne nous semble aujourd’hui pas pertinente.