Question :
Je ne suis bien sûr pas favorable à une extension du trafic aérien (de 12%) à l’aéroport de Lesquin, les nuisances sonores et la pollution au particules fines sont déjà insupportables (actuellement 70 mouvements par jours en saison)
Il est capital que le couloir de décollage RNAV 08 soit déplacé et qu’il retrouve son emplacement d’avant mars 2016.
Pourquoi avoir sacrifier le village de Péronne en Mélantois (bassin de population de 1 000 habitants, son école, sa crèche) pour préserver du bruit quelques hameaux voisins ?
Pourquoi installer des stations mobiles d’étude des nuisances sonores à Péronne en Mélantois en septembre 2017, période où les vents sont à l’OUEST, il n’y a donc aucun décollage ? (pour entendre les 85 Décibels des décollages)
Réponse :
Bonjour,
La définition des trajectoires n’est pas de la compétence de l’exploitant d’aéroport, mais des services de l’Aviation Civile. La définition des trajectoires, notamment du couloir de décollage RNAV 08, est contrainte par des règles très strictes liées à la sécurité des vols et aux capacités de manœuvre des appareils.
En 2014, une refonte complète du dispositif aérien de l’aéroport a été effectuée, avec la mise en œuvre d’un ensemble de trajectoires RNAV (satellitaires) pour les arrivées et les départs. Cela permet d’avoir des trajectoires beaucoup plus précises, permettant de s’affranchir de moyens de radiobalisage fixes grâce aux réseaux satellitaires. Dans ce contexte, suite à des discussions en Commission Consultative de l’Environnement (CCE), le Service de Navigation Aérienne (SNA) a été mandaté pour reprendre autant que possible le tracé des trajectoires existantes, en évitant les centre-bourgs tant de Fretin que de Templeuve et de Péronne en Mélantois. La procédure a été mise en œuvre en mars 2017 après une phase d’ajustements durant l’année 2016.
Une campagne de mesure de bruit a effectivement été réalisée à Péronne, à la demande de la commune, à compter du 27 septembre 2017. Ne pouvant prévoir à l’avance les conditions météorologiques et les régimes de vent d’est, cette campagne de mesure – initialement prévue pour une période de 6 semaines – compte-tenu du trop faible nombre de passages d’avions, a dû être prolongée jusqu’en avril 2018, afin de recueillir un nombre d’événements suffisamment significatif pour être représentative.
Nous sommes conscients des nuisances pouvant être induites par le trafic aérien sur les riverains de l’aéroport. Ainsi, les services concernés de l’Aviation civile se sont engagés le 2 Novembre 2020 à analyser les améliorations possibles concernant la procédure de décollage face à l’Est, dans le cadre du dialogue instauré au sein de la CCE.
Concrètement, l’aéroport agit sur plusieurs leviers dans son champ de compétences afin de réduire les nuisances sonores :
- Nous avons à charge de renouveler le système de mesure de bruit et de suivi des trajectoires. La modernisation et la relocalisation du système – en concertation avec les riverains – sont ainsi prévues en 2022. Cela permettra notamment d’améliorer la transparence du système, avec la possibilité pour tous de suivre les trajectoires en réel via un site Internet dédié.
- L’aéroport mettra en place dès janvier 2021 une modulation horaire de la redevance atterrissage pour inciter les compagnies à limiter les vols de nuit.
- L’aéroport mettra en place dès janvier 2021 une modulation de la redevance atterrissage suivant les groupes acoustiques des aéronefs.
- Nous allons également aménager en 2021 la redevance de stationnement de nuit, en rendant le parking de nuit gratuit, pour encourager les compagnies aériennes à stationner leurs avions longuement et de façon ininterrompue la nuit sur ses aires de parking, dans la mesure où ils n’effectueront pas de vols nocturnes.
En parallèle, l’aéroport travaille sur cette problématique en lien avec les autorités compétentes :
- Nous participons activement au travail des autorités concernées et des organismes dédiés à la problématique des nuisances sonores afin de trouver les meilleures solutions possibles pour réduire la gêne sonore occasionnée par les avions aux riverains. Ainsi, l’aéroport :
- Siège à la Commission consultative de l’environnement (CCE)
- Echange de manière continue avec le SIVOM
- Adresse régulièrement des synthèses des signalements reçus des riverains à l’Aviation Civile et échange avec cette administration sur les solutions à mettre en place.
- L’aéroport contribue aux documents réglementaires en lien avec les nuisances sonores générées par les avions : le plan d’exposition au bruit (PEB) et le plan de gêne sonore (PGS).
Enfin, les améliorations tendancielles des flottes d’avions sont en cours : les avions les plus bruyants (et les moins capacitaires) vont être supprimés petit à petit au profit d’avions plus propres et moins bruyants. Une modélisation acoustique complète est en cours afin d’évaluer des niveaux de bruit ressentis au niveau du sol. Cette modélisation tient compte des améliorations technologiques en matière de bruit émis, permises par l’évolution des flottes.