Question :
Bonjour. L’agrandissement de l’aéroport va-t-il changer la trajectoire des avions au décollage et à l’atterrissage ? Cela va-t-il changer les zones de bruits de l’aéroport (je ne sais plus exactement le terme) ? Dans ce cas, si l’on passe d’une zone D (moins bruyante) à une zone B (plus bruyante), y-a-t-il des dispositifs spécifiques prévus ? (Par exemple aide financière pour prise en charge installation triple vitrage). J’habite à Seclin rue Maurice Bouchery située en zone D de l’aéroport. Merci pour votre réponse.
Réponse :
Bonjour,
L’aéroport de Lille-Lesquin est doté d’un Plan d’Exposition au Bruit (PEB),document d’urbanisme d’État s’imposant aux documents d’urbanisme locaux. Il réglemente l’urbanisation autour des aérodromes civils et militaires afin de prendre en compte les nuisances sonores. Les dispositions des PLU doivent être compatibles avec les prescriptions du PEB en vigueur. Le PEB définit 4 zones de bruit autour d’un aérodrome. Les zones de bruit du PEB sont basées sur des hypothèses de développement et d’utilisation de l’aérodrome à court, moyen et long termes. Le PEB vise à éviter que de nouvelles populations ne soient exposées aux nuisances sonores générées par l’activité de l’aérodrome. Ainsi, il réglemente l’utilisation des sols aux abords des aérodromes en vue d’interdire ou d’y limiter la construction de logements, dans l’intérêt même des populations, et d’y prescrire des types d’activités peu sensibles au bruit ou plus compatibles avec le voisinage d’un aérodrome. La zone D (qui peut être facultative) ne donne pas lieu à des restrictions de droit à construire.
Le PEB de l’aérodrome de Lille-Lesquin a été approuvé le 15 janvier 2009, et concerne 16 communes.
Actuellement, les zones du PEB sont répartis comme l’indique la carte ci-dessous.
Les hypothèses de trafic liées au projet restent largement en-deçà des hypothèses prises dans le PEB. Dans tous les cas, une mise à jour du PEB dépend d’une décision du Préfet.
L’aide financière pour l’insonorisation des logements est relative quant à elle à un Plan de Gêne Sonore (PGS). Le Plan de Gêne Sonore délimite, autour des aérodromes français dont le trafic annuel dépasse 20 000 mouvements, un périmètre à l’intérieur duquel les habitations sont éligibles à une aide financière pour l’isolation phonique des logements. Ce plan délimite trois zones définies selon le trafic aérien estimé, les procédures de circulation aérienne applicables et les infrastructures qui seront en service l’année suivant la date de publication de l’arrêté d’approbation du plan.
L’aéroport de Lille vient de passer dans le champ de compétences de l’ACNUSA, l’autorité de contrôle des nuisances sonores. Jusqu’en 2019 il n’avait en effet pas atteint le seuil de trafic requis (20000 mouvements d’avions de plus de 20 tonnes). Dès lors, l’aéroport doit se doter d’un Plan de Gêne Sonore (PGS).
C’est au Préfet d’établir le PGS, avec les données fournies par le gestionnaire. L’aéroport va donc participer aux travaux d’élaboration du PGS et assurer – à terme – le traitement des demandes d’insonorisation des logements de riverains (les travaux d’élaboration du PGS sont déjà engagés par les services de l’Aviation Civile).
Aéroport de Lille partage avec les services de l’Aviation Civile les résultats des modélisations acoustiques en cours dans le cadre de l’évaluation environnementale de son projet. Celles-ci permettront d’enrichir les travaux d’élaboration du PGS, et pourront amener le Préfet à décider d’une révision du PEB.