Avis :
Je vous prie de trouver en pièce jointe notre contribution s’appuyant sur l’avis du Haut Conseil pour le Climat relatif à l’aviation.
Il n’y a, selon nous, aucune urgence à déployer des travaux importants d’aménagement de l’Aéroport de Lille-Lesquin, sauf à se conformer aux obligations réglementaires, notamment celles concernant tous lesÉtablissements Recevant du Public, et celles concernant l’accueil des personnes en situation de handicap.
L’objectif que les pouvoirs publics doivent se fixer est bien DE NE PAS ATTEINDRE LA SATURATION DE L’AÉROGARE en limitant l’usage de l’avion,notamment en facilitant le développement du train sur les axes pouvant être desservis du centre de Lille à d’autres centres-villes dans des délais raisonnables.
Nous examinons les impacts réels des pollutions générées par l’Aéroport et formulons des propositions précises permettant de les limiter.
Nous vous remercions de votre attention.
Réponse :
Bonjour,
La concertation préalable vise, par essence, à débattre du projet dans son ensemble : son opportunité et ses caractéristiques. Le maître d’ouvrage est ouvert à toutes les remarques et suggestions pour faire évoluer son projet dans le sens d’une meilleure adaptation à son territoire et dans les limites de ses contraintes financières et réglementaires.
Pour faire écho à vos propositions :
- « Suppression des vols (intérieurs ou extérieurs) sur les destinations pouvant actuellement être desservies par TGV de Lille en moins de 3h. »
Le développement de l’aéroport est fondé sur une non-concurrence avec le train : les vols au départ de Lille n’ont aucune ambition de desservir des destinations situées à moins de 4h de train, ni de mettre en place des destinations transcontinentales pour lesquelles les voyageurs peuvent se rendre à Roissy. Une liaison Air France entre Lille et Lyon existe cependant afin de rejoindre la plateforme d’échange (hub) d’Air France à Lyon. Il s’agit de la seule destination qui se trouve à moins de 4 heures de train.
- « Amélioration du remplissage des avions, notamment par la suppression de la classe affaire par les compagnies desservant Lesquin. »
Pratiquement aucun vol au départ de Lesquin ne comporte une « classe affaires ».
L’augmentation de l’emport moyen est une tendance lourde constatée dans le secteur, qui est accélérée par la crise actuelle (les avions les moins performants sortent des flottes). La stratégie commerciale de l’aéroport privilégie le contact avec des compagnies qui sont dans une démarche d’amélioration de leur taux de remplissage. L’emport moyen est passé de 68,8 passagers par avion en 2009 à 103,6 en 2019. L’augmentation de l’emport moyen est rendue possible par l’atteinte d’un meilleur taux de remplissage des avions, mais aussi grâce à l’augmentation de la capacité moyenne d’emport de passagers des avions. Les aéronefs de petite taille (moins de 100 sièges) étant progressivement retirés des flottes en service et remplacés par des avions de plus grande capacité.
La tendance s’observe également à l’aéroport de Lille : Air France arrête l’exploitation des appareils entre 70 et 100 sièges via sa filiale Hop! et développe des appareils entre 180 et 190 sièges via sa filiale Transavia.
- Restriction des avantages liés à l’usage régulier de l’avion.
Les différents avantages que vous évoquez sont proposés par les compagnies aériennes, lesquelles sont libres de leurs politiques commerciales ou de fidélisation. Aéroport de Lille n’a aucune action sur ce volet.