Avis :
ce n’est pas une question mais un avis
je suis opposée à
– toute artificialisation supplémentaire des sols agricoles
– toute mise en danger du champ captant (nappe phréatique)
– l’augmentation des nuisances sonores pour les riverains
– l’augmentation du trafic, au moment où les menaces sur le climat sont importantes
donc en résumé je ne suis pas du tout favorable à cet agrandissement
Réponse :
Bonjour,
Le contour du futur projet n’est pas encore totalement défini. Il ne le sera qu’à l’issue de la concertation en cours, lorsque le Maître d’Ouvrage fera part de ses décisions. Si la préparation des éléments constitutifs de la future évaluation environnementale est déjà engagée (notamment les inventaires faune – flore), cette évaluation sera finalisée en cohérence avec les décisions prises. L’évaluation environnementale fera partie des dossiers administratifs du projet dont le dépôt est actuellement prévu au Printemps 2021. Une enquête publique aura lieu à l’automne 2021, au cours de laquelle les documents seront rendus publics.
Nous avons conscience des impacts potentiels du projet et avons travaillé sur les différents points que vous soulevez.
Artificialisation des sols :
Le projet cherche à modérer la consommation foncière. Le projet de modernisation suppose d’imperméabiliser des sols, dont plus de la moitié pour effectuer des mises aux normes réglementaires telles que la création d’un chemin de ronde et la réalisation des accotements de la piste principale. L’aérogare se situe sur un foncier déjà imperméabilisé à hauteur de 70% de la surface totale de l’aérogare. Lorsque le maître d’ouvrage a soumis le projet au SMALIM, le choix s’est porté sur le projet ayant une faible consommation foncière. Dans tous les cas la présence de champs captant est prise en compte dans le développement du projet.
Champ captant :
Dans la situation actuelle, l’aéroport est déjà susceptible d’impacter la nappe de la Craie en cas de déversement accidentel de produits. Pour éviter toute pollution, l’aéroport a pris des dispositions particulières de protection des eaux souterraines :
- Limitation de l’imperméabilisation ;
- Protocole en cas de pollution accidentelle ;
- Entretien des espaces verts (limitation d’utilisation des produits phytosanitaires) ;
- Présence d’équipement de traitement avant rejet ;
- Entretien régulier des ouvrages de traitement ;
- Suivi de la qualité des eaux infiltrées ;
- Analyses périodiques de la qualité des eaux de nappe ;
- Mise en place de vannes de sectionnement en cas de pollution accidentelle évitant le transfert des eaux polluées vers les eaux souterraines (stockage dans le bassin avant traitement hors site).
D’ores et déjà, plusieurs piézomètres sont présents sur le site de l’aéroport au niveau des bassins d’infiltrations. Un suivi des piézomètres et de la qualité des eaux est effectué semestriellement.
Dans le cadre du projet, en raison de la sensibilité du site, une étude hydrogéologique est en cours évaluer les impacts du projet. Cette étude, réalisée par le cabinet d’hydrogéologie SB2O (Aulnoy-lez-Valenciennes), sera portée à la connaissance du public mi-2021, dans le dossier d’évaluation environnementale.
Nuisances sonores :
Nous sommes conscients de l’impact sonore de l’aéroport. Les nuisances sonores constituent une préoccupation majeure de l’aéroport ; le gestionnaire y est très vigilant et met en œuvre plusieurs actions pour les réduire.
Ainsi, concrètement, l’aéroport agit sur plusieurs leviers dans son champ de compétences :
- Nous avons à charge de renouveler le système de mesure de bruit et de suivi des trajectoires. La modernisation et la relocalisation du système – en concertation avec les riverains – sont ainsi prévues en 2022. Cela permettra notamment d’améliorer la transparence du système, avec la possibilité pour tous de suivre les trajectoires en réel via un site Internet dédié.
- L’aéroport mettra en place dès janvier 2021 une modulation horaire de la redevance atterrissage pour inciter les compagnies à limiter les vols de nuit.
- L’aéroport mettra en place dès janvier 2021 une modulation de la redevance atterrissage suivant les groupes acoustiques des aéronefs.
- Nous allons également aménager en 2021 la redevance de stationnement de nuit pour encourager les compagnies aériennes à stationner leurs avions longuement et de façon ininterrompue la nuit sur ses aires de parking, dans la mesure où ils n’effectueront pas de vols nocturnes. Les projections de trafic du projet ne prévoient pas d’augmentation du nombre de vols de nuit.
En parallèle, l’aéroport travaille en lien avec les autorités compétentes :
- Nous participons activement au travail des autorités concernées et des organismes dédiés à la problématique des nuisances sonores afin de trouver les meilleures solutions possibles pour réduire la gêne sonore occasionnée par les avions aux riverains. Ainsi, l’aéroport :
- Siège à la Commission consultative de l’environnement (CCE)
- Echange de manière continue avec le SIVOM
- Adresse régulièrement des synthèses des signalements reçus des riverains à l’Aviation Civile et échange avec cette administration sur les solutions à mettre en place.
- L’aéroport contribue aux documents réglementaires en lien avec les nuisances sonores générées par les avions : le plan d’exposition au bruit (PEB) et le plan de gêne sonore (PGS).
Lors de la réunion de clôture de la concertation, Aéroport de Lille SAS a pris des engagements en matière de nuisances sonores, 1ère préoccupation exprimée par le public :
- ADL organisera une réunion dédiée avec les riverains début 2021 pour recueillir précisément leurs attentes et leurs besoins.
- ADL adressera, en complément du bilan complet de la concertation, au Préfet et à l’Aviation civile un recueil détaillé de toutes les expressions liées aux nuisances sonores durant la concertation.
- ADL se tient à la disposition des riverains pour effectuer autant de campagnes de mesures ponctuelles, en complément du système de monitoring existant.
- ADL transmettra au Préfet l’ensemble des études acoustiques menées actuellement dans le cadre du projet.
Climat :
L’aviation civile internationale a été le premier secteur économique à s’être doté d’un dispositif mondial de maîtrise de ses émissions de CO2.
L’industrie du transport aérien partage pleinement les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique, et est engagé dans des mesures fortes pour réduire ses émissions, notamment :
- amélioration de l’efficacité énergétique des avions
- développement du bio-carburant
- recherches sur l’avion à hydrogène (objectif de mise en service en 2035 pour Airbus)
- optimisation des procédures de navigation aérienne
- modification des procédures de roulage au sol
- compensation des émissions liées au trafic intérieur par plusieurs compagnies (AF, easyJet, notamment)
Le débat sur le transport aérien et sa compatibilité avec la stratégie carbone de la France dépasse largement le cadre du projet, pour autant le projet de modernisation de l’aéroport s’inscrit dans les objectifs des différents documents cadres :
- A l’échelle internationale : OACI
- A l’échelle nationale : la SNBC fixant la neutralité carbone à 2050 (incluant les vols intérieurs)
- A l’échelle locale : Le SRADDET fixe les objectifs de développement du territoire de la région à moyen et long terme et les règles générales pour contribuer à l’atteinte de ces objectifs
A noter d’ailleurs que dans l’Evaluation Environnementale Stratégique du projet de PCAET de la MEL, le transport aérien représentait en 2015 0.27% des émissions recensées, très loin du transport routier (40.27%).
De plus, afin de réduire les incidences sur le changement climatique et de réduire les gaz à effet de serre, l’aéroport s’est engagé dans différentes mesures :
- La démarche Airport Carbon Accreditation (ACA), porté par l’ACI EUROPE. Il s’agit d’un programme d’engagements volontaires de réduction des émissions de CO2 du secteur aéroportuaire. L‘aéroport de Lille-Lesquin vise à l’horizon 2027 le niveau 3+ correspondant à la réduction maximale des émissions de GES de l’exploitant d’aéroport et à la compensation des émissions résiduelles
- L’étude de la mise en place d’une modulation de la redevance d’atterrissage selon les émissions de polluants
- La conversion à l’électricité des équipements diesels (généralisation du recours aux systèmes d’alimentation électrique, notamment lors de la création des nouveaux postes avions).
- La mise en place de bornes de recharge pour véhicules électriques.
- Le développement des énergies renouvelables, avec l’étude d’un recours à la géothermie et le développement de production photovoltaïque.
- Le développement continu de l’emport moyen et l’optimisation de la flotte d’avions.
- Le développement et l’encouragement de l’usage de modes de transports en commun : l’aéroport a pour objectif l’augmentation de la part modale des transports collectifs. Actuellement de 5%, la part modale des transports en commun devrait atteindre 17% à l’horizon 2039.