Avis :
J’habite Lesquin, donc très concernée bien que n’ayant pas participé aux débats. Entre les pesticides, les détergents déposés dans nos rues, l’autoroute qui passe à 200 m de la plupart des habitations – ce qui génère un bruit continu à longueur de journée, même le week-end – et l’aéroport avec son lot de nuisances : kérosène au décollage, bruit des moteurs, destruction de la flore environnante, trafic augmenté, il ne fait vraiment plus bon vivre à Lesquin. Au-delà de toute économie, il y a « l’humain » qui souffre en ces temps de pandémie et que l’on ne ménage jamais. Il nous faut porter un masque toute la journée en extérieur, qu’espérez-vous de plus ? Un masque à gaz pour les années à venir ? Les jeunes générations ne sont plus si enclines à voyager, pas à ce prix, je parle de la santé d’autrui et de la leur. En effet, à quoi bon voyager si j’y perds la santé ? Lesquin était une « petite » ville il y a encore de cela quelques années mais à présent, avec tous ces nouveaux logements construits, y compris sous des lignes à haute-tension ! La circulation est devenue catastrophique ne serait-ce que pour sortir de la ville (entre 20 et 30 minutes) car il faut aussi faire avec la voie ferrée qui traverse la route principale et procure également de nombreux désagréments, ainsi que les bouchons de l’autoroute A1 qui débordent dans nos rues. Qu’en sera-t-il avec un flux de voyageurs plus conséquent qu’actuellement ?? Au secours, j’ai besoin d’air et d’un AIR PUR !!!
Réponse :
Bonjour,
Le projet de modernisation est à envisager sur une échelle de 20 ans. En effet, les considérations environnementales pourraient modifier, à terme, les comportements de certains voyageurs. Néanmoins, sur une échelle de 20 ans, le transport aérien va continuer de croitre.
Nous souhaitons donc adapter et moderniser dès à présent la structure aéroportuaire car :
- Les opérations de mise aux normes doivent être réalisées dans un échéancier fixé par la réglementation (avec une échéance en 2022, et une seconde en 2025).
- Nous voulons mettre à disposition des habitants de la région une infrastructure capable d’accueillir les passagers dans de bonnes conditions en anticipant la congestion de l’aéroport à long terme. En effet, notre projet de modernisation tient compte de l’évolution naturelle du nombre de passagers. Nous avons pour obligation d’accueillir les compagnies qui ont des droits de vol, et donc d’adapter en amont notre structure à l’augmentation du nombre de passagers.
Ainsi, les projections de trafic du projet prévoient un développement modéré du trafic d’avions, avec une augmentation de 17% en 2039 par rapport à 2019 : de 21 139 vols commerciaux effectués en 2019, nous passerons ainsi à 24 729 vols commerciaux en 2039.
L’aéroport s’insère dans une zone périurbaine avec des infrastructures routières ayant un trafic significatif, notamment sur l’A1 et l’A23. Ainsi, en vue de l’évaluation environnementale, nous avons souhaité mener une étude complète sur la qualité de l’air. Le cahier des charges de cette étude a été soumis, au préalable, à l’avis du Pôle Air de l’Autorité de contrôle des nuisances sonores aéroportuaires (ACNUSA) et à l’avis de l’association de surveillance de la qualité de l’air des Hauts-de-France (ATMO). L’étude consiste, en premier lieu, à inventorier toutes les sources d’émissions. Puis des campagnes de mesure sur 30 points seront réalisées, y compris des particules fines. Les modélisations seront ensuite établies. L’un des enjeux est de distinguer l’impact de l’activité de l’aéroport sur la qualité de l’air et l’impact des autres sources de pollution, notamment du trafic routier environnant.
L’évaluation environnementale fera partie des dossiers administratifs dont le dépôt est actuellement prévu au Printemps 2021. Une enquête publique aura lieu à l’automne 2021, au cours de laquelle les documents seront rendus publics.
De plus, afin de réduire les incidences sur le changement climatique et de réduire les gaz à effet de serre, l’aéroport s’est engagé dans différentes mesures :
- La démarche Airport Carbon Accreditation (ACA), porté par l’ACI EUROPE. Il s’agit d’un programme d’engagements volontaires de réduction des émissions de CO2 du secteur aéroportuaire. L‘aéroport de Lille-Lesquin vise à l’horizon 2027 le niveau 3+ correspondant à la réduction maximale des émissions de GES de l’exploitant d’aéroport et à la compensation des émissions résiduelles
- L’étude de la mise en place d’une modulation de la redevance d’atterrissage selon les émissions de polluants
- La conversion à l’électricité des équipements diesels (généralisation du recours aux systèmes d’alimentation électrique, notamment lors de la création des nouveaux postes avions).
- La mise en place de bornes de recharge pour véhicules électriques.
- Le développement des énergies renouvelables, avec l’étude d’un recours à la géothermie et le développement de production photovoltaïque.
- Le développement continu de l’emport moyen et l’optimisation de la flotte d’avions.
- Le développement et l’encouragement de l’usage de modes de transports en commun : l’aéroport a pour objectif l’augmentation de la part modale des transports collectifs. Actuellement de 5%, la part modale des transports en commun devrait atteindre 17% à l’horizon 2039.
A noter d’ailleurs que dans l’Evaluation Environnementale Stratégique du projet de PCAET de la MEL, le transport aérien représentait en 2015 0.27% des émissions recensées, très loin du transport routier (40.27%).
Une partie du projet repose également sur l’amélioration de la desserte de l’aéroport. Nous avons pour objectif d’augmenter la part modale des transports en commun afin que cette part atteigne 17% d’ici 2039 (elle est actuellement de 5%). Cela se traduira notamment par l’augmentation de la fréquence des navettes vers le centre-ville (trois navettes par heure à terme) et par la création d’une gare de bus en vue notamment de créer des trajets en « cars Macron » qui passent par l’aéroport.
Néanmoins, nous n’avons pas la maitrise de toutes les solutions d’amélioration de la desserte, et sommes en discussion avec la MEL et la Région à ce sujet.
En juin 2019 la MEL a adopté un Schéma Directeur des Infrastructures de Transport (SDIT) qui propose des solutions à court, moyen et long terme. A court terme, le nombre de navettes « Euralille » dédiée entre le cœur de Lille et l’aéroport Lille-Lesquin et gérée via la concession aéroportuaire sera renforcé. A moyen terme, la ligne 1 du réseau Ilévia, reliant Lille, Ronchin et Fâches sera optimisée. Dans ce cadre une extension en Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) vers l’aérogare sera créé.
Sur le long terme, des réflexions sur le rôle du réseau ferroviaire dans la desserte de l’aéroport ont été engagées et des réflexions prospectives élargies sur un « RER métropolitain » ont été engagées en 2020. Le financement des études pilotées par SNCF Réseau à l’échelle de l’Aire métropolitaine sera délibéré en décembre 2020. Plus largement, ces réflexions interrogeront, entre autres, le devenir et le fonctionnement de l’axe Lille-Valenciennes et poseront la question de la desserte de l’aéroport en fonction des scénarios retenus.
Des études sont en cours pour améliorer la desserte, elles ont été présentées lors de la réunion dédiée aux enjeux de la desserte de l’aéroport, vous pouvez retrouver :
- le compte-rendu sur : https://modernisons-aeroportdelille.fr/les-comptes-rendus-des-rencontres/
- la vidéo de la réunion sur : https://modernisons-aeroportdelille.fr/les-videos-des-reunions-publiques/