Les impacts socioéconomiques attendus sont positifs, à travers l’activité que le projet devrait apporter à la métropole et à la région et les emplois qui pourraient être créés. Le maître d’ouvrage est par ailleurs très vigilant quant aux incidences sur l’environnement humain et naturel. L’étude d’impact,  réalisée dans le cadre de l’évaluation environnementale à laquelle le projet est soumis, est disponible dans le dossier d’enquête publique. Elle définit précisément les impacts du projet et détermine les mesures d’évitement, de réduction et de compensation les plus appropriées.

Sont indiqués ci-après, sans exhaustivité, les grands enjeux de l’évaluation environnementale et les principales mesures associées. Ces mesures ont été enrichies au fur et à mesures des études afin d’intégrer les échanges avec le public lors de la concertation préalable de 2020 et des rencontres organisées en 2021. Seules les mesures relevant du projet sont présentées ici. D’autres existent, notamment concernant les nuisances sonores, mais ne concernent pas directement le projet.

Le projet permettra le développement de l’économie et l’attractivité touristique de la Métropole lilloise et de la Région Hauts-de- France. Les retombées socio-économiques directes, indirectes et induites sont appréciées dans l’évaluation-socio-économique. L’effet du projet est pressenti comme positif, la modernisation de l’aéroport visant à pérenniser et à développer une activité économique majeure du territoire de l’agglomération lilloise. Le projet, en améliorant la qualité des services proposés par le territoire lillois, est source de connectivité et donc d’attractivité, notamment en termes de tourisme et d’affaires.

Estimation des emplois créés par le projet (en équivalent temps plein)

graphique emplois actualisé

L’impact potentiel sur l’environnement sonore

L’aéroport de Lille-Lesquin est une infrastructure génératrice de bruit et fait l’objet d’un Plan d’Exposition au Bruit (PEB), qui permet de limiter l’urbanisation autour de l’aéroport. Le PEB de l’aérodrome de Lille-Lesquin a été approuvé le 15 janvier 2009, et concerne 16 communes.

Le plan d’Exposition au Bruit 

Zones d’exposition au bruit

D’après le PEB, 4 600 personnes sont exposées aux nuisances sonores de l’aéroport. Elles sont situées dans la zone C (230 personnes) et dans la zone D (4370 personnes). Le PEB établit par ailleurs des hypothèses de trafic aérien pour l’aéroport.

Ainsi, d’un point de vue de la population exposée au bruit aérien, le Plan d’Exposition au Bruit (PEB) intègre bien l’évolution des activités de l’aéroport : les projections envisagées par le projet à l’horizon 2039 sont largement inférieures aux hypothèses prises par le PEB. Cela est notamment rendu possible grâce à l’augmentation de L’emport moyen.

La plus grande majorité des habitants (plus de 99,85%) est localisée dans la zone d’exposition dite « faible » (Lden < 57) dont seulement moins de 2% sont exposés à des nuisances « modérées » (entre 55 et 57 dB(A)). Les incidences du projet sont inférieures à 1,8 dB, et donc peu perceptibles. En période de nuit, il n’y a pas de population impactée.

L’aéroport de Lille a pris des dispositions afin de réduire les nuisances sonores :

  • Maîtriser les vols de nuit (pas de trafic supplémentaire de nuit par rapport à 2019) ;
  • Poursuivre l’amélioration des routes et des procédures de navigation aérienne pour en tirer un bénéfice environnemental ;
  • Participer à l’élaboration du Plan de Gêne Sonore ;
  • Dialoguer, échanger et concerter avec le voisinage ;
  • Suivre les évolutions des documents de planification du territoire pour maîtriser l’urbanisation autour de l’aéroport ;
  • Assurer le monitoring de bruit et le traitement des signalements riverains.

L’impact potentiel sur la qualité de l’air

Le bureau d’étude RAMBOLL a réalisé une étude évaluant les impacts actuels et futurs du projet de modernisation sur la qualité de l’air. Dans ce cadre, deux campagnes de mesure de la qualité de l’air a été réalisée, les sources d’émissions et les polluants ont été recensés, les flux de polluants émis pour chaque source ont été estimés et une modélisation permet d’identifier les concentrations de polluants autour de l’aéroport.
Le périmètre d’étude retenu prend en compte l’ensemble des sources associées aux activités aéroportuaires ainsi que sa zone d’influence. Ce domaine permet ainsi de prendre en compte les axes routiers structurants assurant le flux principal de transport des passagers entre la plateforme et les zones urbaines environnantes. Ce domaine permet également de couvrir les zones habitées et les établissements sensibles les plus proches de l’aéroport et potentiellement les plus impactés par les activités de celui-ci. En effet, sur tous les composés étudiés à l’exception du dioxyde de soufre, le trafic routier est le secteur émetteur largement majoritaire.
Au final, il ressort que le projet de modernisation engendrera une hausse de l’activité sur la zone (trafic aérien et activité de l’aéroport, trafic routier), et que cette hausse aura un impact sur la qualité de l’air (émissions de polluants et concentrations en air ambiant). Cet impact doit toutefois être relativisé au regard du respect de l’ensemble des valeurs réglementaires. Les dépassements de valeur limite relatifs au NO2 en 2019 sont imputables au trafic routier, et disparaissent avec la modernisation du parc de véhicules. Par ailleurs, en raison d’une baisse significative de l’impact du trafic routier (concernant les polluants émis par l’échappement), la situation aux horizons futurs devrait être meilleure que la situation actuelle pour la majorité des polluants étudiés, à l’exception des métaux lourds dont les niveaux sont largement en dessous des valeurs réglementaires.

En outre, l’Aéroport de Lille a pris des dispositions en matière de consommation d’énergie, de limitation des émissions de GES et d’accessibilité permettant également de limiter les pollutions atmosphériques. Il s’agit notamment de :

  • Ne pas poursuivre les études d’opportunité immobilières ;
  • Mettre en œuvre des moyens de substitution aux moteurs auxiliaires de puissance pour la fourniture d’électricité ;
  • Electrifier les véhicules ;
  • Améliorer les temps de roulage des aéronefs ;
  • Moduler la redevance incitative à l’utilisation des avions les plus performants en terme environnemental ;
  • Mobiliser les énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) ;
  • Améliorer la desserte en transport en commun ;
  • Favoriser les modes doux pour les passagers de l’aéroport.

Le milieu naturel

Un diagnostic faune-flore a été réalisé de novembre 2019 à mai 2021. Les enjeux écologiques concernent avant tout l’avifaune, l’aéroport étant fréquenté par de nombreuses espèces et l’activité aéroportuaire étant incompatible avec une densité élevée d’oiseaux. En phase d’exploitation, le projet n’est pas de nature à augmenter la mortalité des espèces par les prélèvements. L’impact est considéré comme stable dans le temps car les mesures de lutte aviaire seront sensiblement identiques. Il peut même être attendu une baisse de la mortalité des individus grâce à l’amélioration continue des mesures de lutte aviaire portées par l’aéroport, comme c’est le cas ces dernières années. Les modalités de gestion seront maintenues comme actuellement et ne devraient donc pas impacter les populations d’oiseaux notamment celles associées aux prairies aéroportuaires (bruant proyer).

Les mesures prises en matière de biodiversité sont les suivantes :

  • Conserver la station d’Ophrys abeille
  • Adapter le planning travaux pour le secteur des pistes
  • Adapter le planning travaux pour les abattages d’arbres
  • Maitriser les espèces exotiques envahissantes
  • Limiter l’attractivité du site pour les espèces
  • Assurer le suivi écologique du chantier
  • Maintenir des conditions stationnelles autour de l’Ophrys abeille
  • Créer un espace végétalisé composite
  • Créer un espace d’alimentation pour l’avifaune
  • Adapter la palette végétale
  • Gérer les espaces verts de façon différenciée
  • Assurer le suivi des Espèces Exotiques Envahissantes sur 3 ans
  • Assurer le suivi des populations d’Ophrys abeille

Le projet, accompagné de ces mesures, permet ainsi le maintien dans un bon état de conservation les habitats et les populations d’espèces animales protégées présentes sur le site.
Le renouvellement des Arrêtés préfectoraux pour les mesures d’effarouchement ou de prélèvements d’animaux sera nécessaire en phase d’exploitation.

La ressource en eau, un point d’attention majeur

Concernant les eaux souterraines, la nappe de la Craie se trouve au droit du périmètre du projet et se situe à une profondeur comprise entre 10 et 25 mètres par rapport au terrain actuel. Deux sous-bassins-versants séparent quasiment le site en deux parties Est et Ouest. Dans le sous-bassin-versant Est, la nappe de la Craie s’écoule vers le Sud-Est, tandis que dans le sous-bassin-versant Ouest, elle s’écoule vers le Sud-Ouest, en direction des champs captants du Sud de Lille.
La nappe de la Craie est très vulnérable aux risques de pollution notamment en raison du contexte géologique local. Ainsi, un réseau de surveillance des eaux souterraines est présent au sein de l’aéroport. Il se compose de 6 piézomètres positionnés en amont et aval des bassins de rétention et d’infiltration d’eau pluviale dont le suivi est assuré par l’aéroport. Pour protéger cette ressource en eau, des dispositions réglementaires particulières ont été prises, et un réseau de surveillance est mis en place autour des anciens dépôts de carburant AIR Total et AVITAIR – Shell.

 

Concernant les eaux pluviales, le projet de modernisation de l’aéroport nécessite une adaptation de la gestion des eaux de ruissellement actuellement en place. Sont ainsi prévues la création de nouveaux bassins de rétention et d’infiltration et la mise en place de nouveaux dispositifs de traitement de la pollution (séparateurs hydrocarbures et vannes).
Le projet a été revu pour limiter les surfaces à imperméabiliser. Les éléments de programme ont été positionnés au maximum sur des zones déjà artificialisées. Seules les surfaces strictement nécessaires au bon fonctionnement de l’aéroport seront imperméabilisées. Le projet entraîne ainsi une augmentation de la surface active d’environ 7 ha (surface collectée par les réseaux). Ces nouvelles surfaces augmentent les volumes d’eau à collecter.

Des mesures sont prises par la maîtrise d’ouvrage pour assurer la protection de la ressource en eau :

  • Prendre en compte les risques présents au sein de la plateforme aéroportuaire ;
  • Améliorer les séparateurs hydrocarbures entre bassins ;
  • Maîtriser l’usage des produits phytosanitaires dans le cadre de l’entretien de la végétation du site ;
  • Actualiser les dispositions en cas de pollution accidentelle, chronique et saisonnière ;
  • Prévoir un entretien régulier des ouvrages de gestion des eaux pluviales.

Le changement climatique

Le secteur de l’aviation représente aujourd’hui entre 2,5 et 3% des émissions totales de CO2 à l’échelle planétaire, la source d’émission majeure étant le carburant. L’impact du secteur aérien s’élèverait à 4,9% du réchauffement climatique mondial.
Le projet devrait faire augmenter le nombre de mouvements d’avions de 12% entre 2019 et 2039 (le nombre total de mouvements d’avions passant de 32 668 en 2019 à 36 691 en 2039). Le flux routier devrait également évoluer, en lien avec l’augmentation initialement prévue de 78% du nombre de voyageurs entre 2019 et 2039. Le projet génère une augmentation des émissions de gaz à effet de serre par rapport au scénario de référence, majoritairement par l’augmentation du trafic aérien puis routier, et légèrement par celui des activités et installations de l’aéroport.
Dans le cadre de l’étude d’impact, un bilan des émissions de gaz à effet de serre a été réalisé. Ce bilan prend en compte quatre types d’émissions :

  • Les émissions directement causées par l’aéroport de Lille : modernisation, construction et travaux liés au projet, ainsi que l’exploitation de la plateforme.
  • Les émissions directement causées par les tiers de la plateforme : assistant en escale, avitailleur, commerces, etc.
  • Les émissions indirectes liées au trafic aérien c’est-à-dire aux compagnies aériennes.
  • Les émissions indirectes liées au trafic routier, c’est-à-dire aux trajets des passagers depuis et vers l’aéroport.

Le bilan des émissions de gaz à effet de serre montre qu’en cumulé sur la période 2019-2050 :

  • La réalisation du projet de modernisation accompagnée de l’augmentation de fréquentation de la plateforme aéroportuaire, génèrerait environ 4 567,8 kilotonnes d’émissions de GES.
  • En l’absence de réalisation de cette modernisation, la simple augmentation de fréquentation de la plateforme aéroportuaire jusqu’à saturation génèrerait 3 957,4 kilotonnes d’émissions de GES.

Le projet de modernisation représenterait donc une hausse de 610,4 kilotonnes par rapport au scénario de référence, soit + 15,4%.
La part directe d’ADL (exploitation + travaux) représente environ 1,8% des émissions sur 2019-2050 en scénario de projet. Le trafic aérien représente 91% des émissions totales.
En 2019, les émissions de gaz à effet de serre sont évaluées à 222,1 kilotonnes d’émissions de GES. Elles sont évaluées à 102,3 kilotonnes en 2039 (SC PRO), soit une diminution de 54 % par rapport à 2019, et à 42,3 kilotonnes en 2050 (SC PRO), soit une diminution de 81 % par rapport à 2019.

Concernant les émissions d’origine aérienne, elles intègrent les « évolutions tendancielles » propres au secteur, ce qui leur permet d’être plutôt décroissantes aussi bien en scénario de référence qu’en projet. Les intensités d’émissions aériennes par passager sont plus basses dans le scénario de projet qu’en référence du fait de L’emport moyen qui est plus important en scénario de projet qu’en scénario de référence.

Afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, Aéroport de Lille SAS prévoit différentes mesures, parmi lesquelles :

  • Obtenir la certification HQE Bâtiment Durable pour la partie nouvelle de l’aérogare, garantissant un haut niveau de performance énergétique, une diminution des coûts de fonctionnement (gestion de l’eau, de l’énergie et maintenance), tout en créant un environnement confortable pour les passagers.
  • S’engager dans la démarche Airport Carbon Acreditation (ACA), porté par l’ACI EUROPE. Il s’agit d’un programme d’engagements volontaires de réduction des émissions de CO2 du secteur aéroportuaire. L‘aéroport de Lille vise à l’horizon 2027 le niveau 3+, correspondant à une réduction carbone maximale des émissions sous le contrôle de l’exploitant, et à la compensation des émissions résiduelles, puis le niveau 4+ d’ici à 2030 en mettant notamment en oeuvre un plan de partenariat avec les parties prenantes ;
  • La conversion à l’électricité des équipements diesels (généralisation du recours aux systèmes d’alimentation électrique, notamment lors de la création des nouveaux postes avions) ;
  • La mise en place de bornes de recharge pour véhicules électriques ;
  • Le développement des énergies renouvelables, avec l’étude d’un recours à la géothermie et le développement de production photovoltaïque ;
  • Le développement continu de L’emport moyen et l’optimisation de la flotte d’avions, avec par exemple la modulation de la redevance incitative à l’utilisation des avions les plus performants en terme environnemental ;
  • Le développement et l’encouragement de l’usage de modes de transports alternatifs à la voiture (transports en commun, mobilité douce).

Plusieurs mesures permettront de limiter les émissions de gaz d’échappement et donc l’impact du chantier sur le climat :

  • Les engins de chantier respecteront les normes d’émission en matière de rejets atmosphériques ;
  • Les déplacements sur le chantier seront optimisés notamment au travers de la mise en place de plans de circulation ;
  • La limitation de la vitesse de circulation à 30 km/h sur le chantier ;
  • L’interdiction de brûler des déchets sur le chantier.

Le bruit des engins et des opérations de terrassement et d’aménagement seront réduits par la mise en place de mesures en phase chantier :

  • Intégration du paramètre « bruit » dans le plan d’installation de chantier ;
  • Choix d’engins et de technologies les moins bruyants ;
  • Amélioration des approvisionnements des matériaux et des équipements permettant de limiter les trafics d’engins sur le site ;
  • Planification des interventions exceptionnellement bruyantes sur des créneaux horaires peu sensibles.

Aéroport de Lille SAS imposera aux entreprises choisies pour la réalisation des travaux une démarche environnementale et sociétale. Il sera ainsi demandé aux entreprises de limiter les nuisances et les déchets du chantier et de s’engager dans une démarche santé sécurité, tout en faisant appel à des entreprises locales, autant que possible. Le maître d’ouvrage imposera contractuellement aux entreprises intervenant sur le chantier une charte « chantier à faibles nuisances», mise en place en amont du démarrage des travaux et en continu durant le chantier. Cette charte permettra de responsabiliser l’ensemble des intervenants à l’effet du chantier sur l’environnement. La mise en œuvre de cette charte passera par la sensibilisation et la formation de l’ensemble du personnel de chantier au respect de l’environnement et seront assurées par le responsable « chantier à faibles nuisances» de l’entreprise de travaux.