Question :

Bonjour,

J’ai 39 ans et j’habite Seclin. Concernant l’augmentation du nombre d’atterrissage et de décollage de l’ordre de +27% d’ici 2039, cela me préoccupe fortement notamment pour:
– la pollution sonore (déjà aujourd’hui n’est pas négligeable, j’entends les avions et ils me réveillent aussi la nuit )
-L’ajout de pollution atmosphérique complémentaire au trafic routier qui est déjà irrespirable et qui a un impact sur la santé déplorable.

Je ne souhaite pas pour ma part ce développement qui serait nocif pour la santé bien que bénéfique pour l’économie.

J’entends et je comprends le besoin de se développer car Lille et une plaque tournante pour l’économie mais j’estime le prix trop lourd à payer pour que nous ayons nous et nos enfants à subir une pollution complémentaire majeur.

Ma réflexion tient compte des palliatifs que vous pourriez mettre en place (navettes bus, horaires, photovoltaïque, emplois etc…) afin de limiter ou faire accepter ce projet.

Ce n’est que mon avis mais je souhaitais le donner. Peut être me manque t il d’autres éléments dont je n’ai pas connaissance.

 

Réponse : 

Bonjour,

Les hypothèses de trafic prévoient de passer de 2 189 221 passagers en 2019 à 3 901 727 en 2039. En termes de trafic aérien, les hypothèses prévoient une évolution très modérée (+12%) du nombre de mouvements d’avions entre 2019 et 2039, soit en moyenne 5 atterrissages et 5 décollages supplémentaires par jour en 2039, par rapport au trafic de 2019. En effet,  il est prévu une augmentation moins importante du nombre de vols que du nombre de passagers, grâce à la poursuite de l’augmentation de l’emport moyen.

Les équipes de l’aéroport sont conscientes de l’impact sonore de l’aéroport sur certains quartiers. Nous agissons pour la réduction de cet impact. Récemment, nous avons décidé la mise en place d’un nouveau plan tarifaire qui pénalise les avions qui atterrissent entre 22h et 6h (60% de plus que le tarif normal). De plus, pour inciter les avions à ne pas voler la nuit, le parking nocturne des avions deviendra gratuit, ce qui est une particularité de l’aéroport de Lille.

En parallèle, des améliorations tendancielles des flottes d’avions sont en cours : les avions les plus bruyants (et les moins capacitaires) vont être supprimés petit à petit au profit d’avions plus propres et moins bruyants.

Une modélisation acoustique complète est en cours afin d’évaluer des niveaux de bruit ressentis au niveau du sol. Cette modélisation tient compte des améliorations technologiques en matière de bruit émis, permises par l’évolution des flottes

Pour limiter les nuisances sonores, l’aéroport a pris des engagements, notamment :

  • Renouveler le système de mesure de bruit et de suivi des trajectoires (2022) ;
  • Mettre en place une modulation horaire et acoustique de la redevance d’atterrissage, pour inciter les compagnies à limiter les vols de nuit et à renouveler leurs flottes (mesure qui entre en vigueur dès janvier 2021). Ainsi, à compter du 1er janvier 2021, nous mettons en place une majoration de la redevance d’atterrissage pour le créneau nocturne (de 22 h à 6 h) de 60% pour l’ensemble des appareils. Cela représente :
    • Pour un Boeing 737-800 : 416 euros au lieu de 260 euros
    • Pour un Airbus A320 : 382 euros au lieu de 239 euros

De plus, une majoration de la redevance d’atterrissage est appliquée selon le groupe acoustique :

Groupe acoustique % de majoration
5a et 5b /
4 +20%
3 +40%
2 +70%
1 +100%
  • Aménager la redevance de stationnement de nuit pour encourager les compagnies aériennes à stationner leurs avions longuement et de façon ininterrompue la nuit sur ses aires de parking, dans la mesure où ils n’effectueront pas de vols nocturnes (mesure qui entre en vigueur dès janvier 2021) ;
  • Participer aux travaux d’élaboration du Plan de Gêne Sonore et assurer – à terme – le traitement des demandes d’insonorisation des logements de riverains (les travaux sont déjà engagés par les services de l’Aviation Civile) ;
  • Augmenter sensiblement l’emport moyen (action en continu) ;
  • Assurer le dialogue, l’échange et la concertation pour une intégration durable de l’aéroport dans son voisinage (action en continu).

 

Concernant la pollution, des études sur la qualité de l’air sont actuellement en cours : un bureau d’étude spécialisé réalise un inventaire de toutes les sources d’émission. La campagne est réalisée sur 27 points de mesure. Le protocole a été défini en concertation avec ATMO Hauts-de-France. L’impact de l’évolution du trafic sur la qualité de l’air va être modélisé également. Les résultats de ces études seront intégrés au dossier d’enquête publique.

Concernant les mesures d’évitement et de réduction des impacts, l’aéroport va notamment :

  • Pérenniser, par le biais d’une convention avec ATMO, une surveillance régulière de la qualité de l’air environnant (date cible : 2022) ;
  • Remplacer les équipements diesel sur les aires de trafic par des équipements électriques (date cible : à la mise en service de l’extension de l’aire de trafic B);
  • Equiper les parkings de bornes de recharge électrique (date cible : à la mise en service du parvis multimodal).

De plus, afin de maîtriser ses émissions de gaz à effet de serre, l’aéroport s’est engagé dans différentes mesures :

  • La démarche Airport Carbon Accreditation (ACA), porté par l’ACI EUROPE. Il s’agit d’un programme d’engagements volontaires de réduction des émissions de CO2 du secteur aéroportuaire. L‘aéroport de Lille-Lesquin vise à l’horizon 2027 le niveau 3+ (niveau maximum), correspondant à une réduction carbone maximale, et à la compensation des émissions résiduelles. L’aéroport n’est actuellement pas certifié ACA. L’objectif est d’atteindre le niveau ACA1 en 2021, et le niveau ACA2 en 2022.
  • La conversion à l’électricité des équipements diesels (généralisation du recours aux systèmes d’alimentation électrique, notamment lors de la création des nouveaux postes avions).
  • La mise en place de bornes de recharge pour véhicules électriques.
  • Le développement des énergies renouvelables, avec l’étude d’un recours à la géothermie et le développement de production photovoltaïque.
  • Le développement continu de l’emport moyen et l’optimisation de la flotte d’avions.
  • Le développement et l’encouragement de l’usage de modes de transports en commun.