Avis :
Madame, Monsieur,
En lien avec le cadre des engagements du gouvernement français pour lutter contre le changement climatique, l’avenir de l’aéroport de Lesquin doit viser au minimum une stagnation du nombre de vols et des rejets de gaz à effet de serre émis par les avions qui y transitent.
Pour cela, la suppression des vols de courte distance (moins de 1000 km) doit être un objectif prioritaire, aussi bien pour les vols passagers que pour le fret aérien.
Cette suppression de vols permettra aussi de diminuer le nombre de voyages routiers liés au trafic passager (2,2 millions de passagers en 2019) et au trafic des camions liés au fret aérien, ces impacts indirect permettant aussi de diminuer les rejets de gaz à effet de serre.
La Commission européenne a ou va enclencher un contentieux contre le gouvernement français pour non respect des directives européennes sur la qualité de l’air. La métropole lilloise fait partie des zones françaises dont l’air est le plus pollué. Il faut donc que l’aéroport de Lesquin diminue l’ensemble des sources de pollution de l’air, comme d’autres secteurs. Il faut viser des objectifs de réduction non seulement des gaz à effet de serre, mais aussi des autres polluants atmosphériques (particules, etc).
La réglementation française fixe un objectif de ne plus artificialiser les sols agricoles.
le dossier indique que la plateforme aéroportuaire s’étend déjà sur environ 470 hectares.
Aucune parcelle agricole actuelle, même si elle est située dans cette aire des 470 hectares, ne doit être artificialisée.
La Commission européenne a ou va enclencher un contentieux contre le gouvernement français pour non respect des directives européennes sur le bruit . Il serait aberrant d’augmenter les nuisances sonores de l’aéroport de Lesquin dans ce contexte.
Cordialement
Réponse :
Bonjour,
Le développement de l’aéroport vise à proposer des destinations adaptées aux besoins des habitants de la région et de la métropole en leur permettant de prendre l’avion au plus près de leur domicile, afin de leur éviter de devoir se rendre en voiture dans des aéroports plus éloignés. L’offre de destinations est complémentaire à celle du train. Les vols au départ de Lille n’ont aucune ambition de desservir des destinations situées à moins de 4h de train, ni de mettre en place des destinations transcontinentales pour lesquelles les voyageurs peuvent se rendre à Roissy.
Ci-dessous la carte des destinations intérieures desservies par l’aéroport de Lille.
L’aéroport s’insère dans une zone périurbaine avec des infrastructures routières ayant un trafic significatif, notamment sur l’A1 et l’A23. Ainsi, en vue de l’évaluation environnementale, nous avons souhaité mener une étude complète sur la qualité de l’air. Le cahier des charges de cette étude a été soumis, au préalable, à l’avis du Pôle Air de l’Autorité de contrôle des nuisances sonores aéroportuaires (ACNUSA) et à l’avis de l’association de surveillance de la qualité de l’air des Hauts-de-France (ATMO). L’étude consiste, en premier lieu, à inventorier toutes les sources d’émissions. Puis des campagnes de mesure sur 30 points seront réalisées, y compris des particules fines. Les modélisations seront ensuite établies. L’un des enjeux est de distinguer l’impact de l’activité de l’aéroport sur la qualité de l’air et l’impact des autres sources de pollution, notamment du trafic routier environnant.
L’évaluation environnementale fera partie des dossiers administratifs dont le dépôt est actuellement prévu au Printemps 2021. Une enquête publique aura lieu à l’automne 2021, au cours de laquelle les documents seront rendus publics.
Afin de réduire les incidences sur le changement climatique et de réduire les gaz à effet de serre, l’aéroport s’est engagé dans différentes mesures :
- La démarche Airport Carbon Accreditation (ACA), porté par l’ACI EUROPE. Il s’agit d’un programme d’engagements volontaires de réduction des émissions de CO2 du secteur aéroportuaire. L‘aéroport de Lille-Lesquin vise à l’horizon 2027 le niveau 3+ correspondant à la réduction maximale des émissions de GES de l’exploitant d’aéroport et à la compensation des émissions résiduelles
- L’étude de la mise en place d’une modulation de la redevance d’atterrissage selon les émissions de polluants
- La conversion à l’électricité des équipements diesels (généralisation du recours aux systèmes d’alimentation électrique, notamment lors de la création des nouveaux postes avions).
- La mise en place de bornes de recharge pour véhicules électriques.
- Le développement des énergies renouvelables, avec l’étude d’un recours à la géothermie et le développement de production photovoltaïque.
- Le développement continu de l’emport moyen et l’optimisation de la flotte d’avions.
- Le développement et l’encouragement de l’usage de modes de transports en commun : l’aéroport a pour objectif l’augmentation de la part modale des transports collectifs. Actuellement de 5%, la part modale des transports en commun devrait atteindre 17% à l’horizon 2039.
A noter que dans l’Evaluation Environnementale Stratégique du projet de PCAET de la MEL, le transport aérien représentait en 2015 0.27% des émissions recensées, très loin du transport routier (40.27%).
Le projet cherche à modérer la consommation foncière. Le projet de modernisation suppose d’imperméabiliser des sols, dont plus de la moitié pour effectuer des mises aux normes réglementaires telles que la création d’un chemin de ronde et la réalisation des accotements de la piste principale. L’aérogare se situe sur un foncier déjà imperméabilisé à hauteur de 70% de la surface totale de l’aérogare. Lorsque le maître d’ouvrage a soumis le projet au SMALIM, le choix s’est porté sur le projet ayant une faible consommation foncière. Dans tous les cas la présence de champs captant limite la construction.