Avis : 

Ma première remarque porte sur la notion d’extension de l’aéroport à laquelle vous opposez le terme de modernisation. Certes, il est sans doute nécessaire d’effectuer des mises aux normes. Toutefois, quand je vois qu’il est prévu de doubler le nombre de passagers, d’augmenter le nombre de mouvements d’avions, d’augmenter le bétonnage (places de parking supplémentaires, projets immobiliers), il s’agit bien d’une EXTENSION.

Ma deuxième remarque concerne les nuisances environnementales dues au trafic aérien. J’ai suivi toutes vos réunions depuis le 12 octobre 2020 et suis OUTRÉE que les questions environnementales (bruit, odeur…) n’interpellent pas davantage les décideurs politiques ainsi que les responsables de l’aéroport et du trafic aérien. J’habite Lesquin. Je constate depuis plus d’un an des nuisances sonores de plus en plus fréquentes et importantes (par exemple : 25/11/2020 à 01h30, 28/11/2020 à 1h50, des vols sanitaires sans doute !). Mon signalement en date du 09/11/2020 n’a, pour le moment, reçu aucune réponse.

Vos documents précisent « à ce jour, il n’est pas prévu de modification des couloirs aériens. Le projet est amené à évoluer ». J’avoue être très inquiète de l’impact actuel et à venir du trafic aérien.

Enfin, dernière remarque. La ville de Lesquin est devenue l’itinéraire de délestage lorsque l’A1 est saturée. Augmenter la capacité de l’aéroport reviendrait à saturer encore davantage le trafic routier, la pollution atmosphérique…

En conclusion, je suis TOTALEMENT OPPOSÉE au projet d’extension de l’aéroport de Lesquin pour des raisons environnementales, climatiques et sanitaires. C’est une question de bon sens !

 

Réponse :

Bonjour,

Notre projet vise en effet à moderniser les infrastructures de l’aéroport afin d’offrir les meilleures conditions d’accueil possibles aux passagers, et d’adapter l’aéroport à l’évolution des exigences de sécurité et de sûreté. Le projet de modernisation de l’aéroport comprend ainsi des opérations de réglementation qui doivent avoir lieu avant 2025. Le projet prévoit par ailleurs d’accompagner une augmentation modérée du trafic aérien, de +17% sur 20 ans. De 21 139 vols commerciaux effectués en 2019, nous passerons ainsi à 24 729 vols commerciaux en 2039.

Notre développement répond à la demande de la part des habitants de la métropole et de la région, qui doivent pour la plupart se déplacer – notamment en voiture – dans les aéroports voisins pour voyager : 85% des voyages aériens des habitants de la métropole et de la région sont en effet effectués depuis les aéroports de Bruxelles, Charleroi ou Paris. Le projet permettra ainsi d’assurer un service public de transport de qualité et de proximité.

 

La partie du projet dédiée à l’emprise immobilière en est au stade des études d’opportunités. Le SMALIM est compétent pour valider (ou invalider) un projet immobilier sur ses parcelles et n’a autorisé à ce jour le maître d’ouvrage qu’à poser un diagnostic à spectre large. En effet, ce projet est à envisager dans un horizon de 20 ans. Les 4 hectares identifiés par le maître d’ouvrage pourront potentiellement être investis par un hôtel si le besoin s’en fait ressentir. Ces 4 hectares ont été inventoriés dans le but d’identifier les potentialités existantes sur le domaine.

Le projet tient à modérer la consommation foncière. Le projet de modernisation suppose d’imperméabiliser des sols, dont plus de la moitié pour effectuer des mises aux normes réglementaires telles que la création d’un chemin de ronde et la réalisation des accotements de la piste principale. L’aérogare se situe sur un foncier déjà imperméabilisé à hauteur de 70% de la surface totale de l’aérogare. Lorsque le maître d’ouvrage a soumis le projet au SMALIM, le choix s’est porté sur le projet ayant une faible consommation foncière. De fait, les discussions avec le maître d’ouvrage ont permis d’identifier des terrains déjà imperméabilisés à hauteur de 40 ou 50%.

 

Par ailleurs, lors de la réunion de clôture de la concertation, Aéroport de Lille SAS a pris des engagements en matière de nuisances sonores, 1ère préoccupation exprimée par le public :

  • ADL organisera une réunion dédiée avec les riverains les plus concernés début 2021 pour recueillir précisément leurs attentes et leurs besoins.
  • ADL adressera, en complément du bilan complet de la concertation, au Préfet et à l’Aviation civile un recueil détaillé de toutes les expressions liées aux nuisances sonores durant la concertation.
  • ADL se tient à la disposition des riverains pour effectuer autant de campagnes de mesures ponctuelles, en complément du système de monitoring existant.
  • ADL transmettra au Préfet l’ensemble des études acoustiques menées actuellement dans le cadre du projet.

 

Enfin, une partie du projet repose sur l’amélioration de la desserte de l’aéroport. Nous avons pour objectif d’augmenter la part modale des transports en commun afin que cette part atteigne 17% d’ici 2039 (elle est actuellement de 5%). Cela se traduira notamment par l’augmentation de la fréquence des navettes vers le centre-ville (trois navettes par heure à terme) et par la création d’une gare de bus en vue notamment de créer des trajets en « cars Macron » qui passent par l’aéroport.

Néanmoins, nous n’avons pas la maitrise de toutes les solutions d’amélioration de la desserte, et sommes en discussion avec la MEL et la Région à ce sujet.

Des études sont en cours pour améliorer la desserte, elles ont été présentées lors de la réunion dédiée aux enjeux de la desserte de l’aéroport, vous pouvez retrouver :

De plus, en juin 2019 la MEL a adopté un Schéma Directeur des Infrastructures de Transport (SDIT) qui propose des solutions à court, moyen et long terme. A court terme, le nombre de navettes « Euralille » dédiée entre le cœur de Lille et l’aéroport Lille-Lesquin et gérée via la concession aéroportuaire sera renforcé.  A moyen terme, la ligne 1 du réseau Ilévia, reliant Lille, Ronchin et Fâches sera optimisée. Dans ce cadre une extension en Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) vers l’aérogare sera créé.

Sur le long terme, des réflexions sur le rôle du réseau ferroviaire dans la desserte de l’aéroport ont été engagées et des réflexions prospectives élargies sur un « RER métropolitain » ont été engagées en 2020. Le financement des études pilotées par SNCF Réseau à l’échelle de l’Aire métropolitaine sera délibéré en décembre 2020. Plus largement, ces réflexions interrogeront, entre autres, le devenir et le fonctionnement de l’axe Lille-Valenciennes et poseront la question de la desserte de l’aéroport en fonction des scénarios retenus.

 

L’aéroport s’insère dans une zone périurbaine avec des infrastructures routières ayant un trafic significatif, notamment sur l’A1 et l’A23. Ainsi en vue de l’évaluation environnementale, nous avons souhaité mener une étude complète sur la qualité de l’air. Le cahier des charges de cette étude a été soumise, au préalable, à l’avis du Pôle Air de l’Autorité de contrôle des nuisances sonores aéroportuaire (ACNUSA) et à l’avis de l’association de surveillance de la qualité de l’air des Hauts-de-France (ATMO). L’étude consiste, en premier lieu, à inventorier toutes les sources d’émissions. Puis des campagnes de mesure sur 30 points seront réalisées, y compris des particules fines. Les modélisations seront ensuite établies. L’un des enjeux est de distinguer l’impact de l’activité de l’aéroport sur la qualité de l’air des autres sources de pollution, notamment du trafic routier environnant. A noter d’ailleurs que dans l’Evaluation Environnementale Stratégique du projet de PCAET de la MEL, le transport aérien représentait en 2015 0,27% des émissions recensées, très loin du transport routier (40,27%).