Question : 

Stop à l’agrandissement de l’aéroport les nuisances sonores sont insupportables avec les décollages.

les Péronnais habitant en lisière de l’A23 mettent leurs maisons en vente, des lotissements entier changent de mains, changez SVP les trajectoires !!!! je joins l’ensemble des transactions immobilières réalisées récemment.

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Réponse : 

Bonjour,

La définition des trajectoires n’est pas de la compétence de l’exploitant d’aéroport, mais des services de l’Aviation Civile. La définition des trajectoires est contrainte par des règles très strictes liées à la sécurité des vols et aux capacités de manœuvre des appareils.

En 2014, une refonte complète du dispositif aérien de l’aéroport a été effectuée, avec la mise en œuvre d’un ensemble de trajectoires RNAV (satellitaires) pour les arrivées et les départs. Cela permet d’avoir des trajectoires beaucoup plus précises, permettant de s’affranchir de moyens de radiobalisage fixes grâce aux réseaux satellitaires. Dans ce contexte, suite à des discussions en Commission Consultative de l’Environnement (CCE), le Service de Navigation Aérienne (SNA) a été mandaté pour reprendre autant que possible le tracé des trajectoires existantes, en évitant les centre-bourgs tant de Fretin que de Templeuve et de Péronne en Mélantois. La procédure a été mise en œuvre en mars 2017 après une phase d’ajustements durant l’année 2016.

Nous sommes conscients des nuisances pouvant être induites par le trafic aérien pour les riverains de l’aéroport. Les services concernés de l’Aviation civile se sont engagés le 2 Novembre 2020 à analyser les améliorations possibles concernant la procédure de décollage face à l’Est, dans le cadre du dialogue instauré au sein de la CCE.

Par ailleurs, l’aéroport prévoit de renouveler le système de mesure de bruit et de suivi de trajectoires en 2022. La localisation des stations sera ainsi réétudiée et proposée dès que possible dans le cadre des instances de dialogue entre l’Aéroport et les riverains.

 

Concrètement, l’aéroport agit sur plusieurs leviers dans son champ de compétences afin de réduire les nuisances sonores :

  • Nous avons à charge de renouveler le système de mesure de bruit et de suivi des trajectoires. La modernisation et la relocalisation du système – en concertation avec les riverains – sont ainsi prévues en 2022. Cela permettra notamment d’améliorer la transparence du système, avec la possibilité pour tous de suivre les trajectoires en réel via un site Internet dédié.
  • L’aéroport mettra en place dès janvier 2021 une modulation horaire de la redevance atterrissage pour inciter les compagnies à limiter les vols de nuit.
  • L’aéroport mettra en place dès janvier 2021 une modulation de la redevance atterrissage suivant les groupes acoustiques des aéronefs.
  • Nous allons également aménager en 2021 la redevance de stationnement de nuit, en rendant le parking de nuit gratuit, pour encourager les compagnies aériennes à stationner leurs avions longuement et de façon ininterrompue la nuit sur ses aires de parking, dans la mesure où ils n’effectueront pas de vols nocturnes.

En parallèle, l’aéroport travaille sur cette problématique en lien avec les autorités compétentes :

  • Nous participons activement au travail des autorités concernées et des organismes dédiés à la problématique des nuisances sonores afin de trouver les meilleures solutions possibles pour réduire la gêne sonore occasionnée par les avions aux riverains. Ainsi, l’aéroport :
    • Siège à la Commission consultative de l’environnement (CCE)
    • Echange de manière continue avec le SIVOM
    • Adresse régulièrement des synthèses des signalements reçus des riverains à l’Aviation Civile et échange avec cette administration sur les solutions à mettre en place.
  • L’aéroport contribue aux documents réglementaires en lien avec les nuisances sonores générées par les avions : le plan d’exposition au bruit (PEB) et le plan de gêne sonore (PGS).

Enfin, des améliorations tendancielles des flottes d’avions sont en cours : les avions les plus bruyants (et les moins capacitaires) vont être supprimés petit à petit au profit d’avions plus propres et moins bruyants. Une modélisation acoustique complète est en cours afin d’évaluer des niveaux de bruit ressentis au niveau du sol. Cette modélisation tient compte des améliorations technologiques en matière de bruit émis, permises par l’évolution des flottes.

De plus, l’aéroport de Lille vient de passer dans le champ de compétences de l’ACNUSA, l’autorité de contrôle des nuisances sonores. Jusqu’en 2019 il n’avait en effet pas atteint le seuil de trafic requis (20000 mouvements d’avions de plus de 20 tonnes). Dès lors, l’aéroport doit se doter d’un Plan de Gêne Sonore (PGS). Le Plan de Gêne Sonore délimite, autour des aérodromes français dont le trafic annuel dépasse 20 000 mouvements, un périmètre à l’intérieur duquel les habitations sont éligibles à une aide financière pour l’isolation phonique des logements.

C’est au Préfet d’établir le PGS, avec les données de trafic fournies par le gestionnaire. L’aéroport va donc participer aux travaux d’élaboration du PGS et assurer – à terme – le traitement des demandes d’insonorisation des logements de riverains (les travaux d’élaboration du PGS sont déjà engagés par les services de l’Aviation Civile).